Des clés pour ralentir de manière préventive

Un ancien proverbe zen dit : “Méditez vingt minutes par jour, sauf si tu es très occupé… alors méditez une heure”. Chaque fois que nous partageons cette phrase lors de nos formations en bien-être, elle fait sourire. Elle peut sembler humoristique au premier abord, mais elle renferme un principe fondamental de la pleine conscience : prendre conscience de sa réalité et, si l’on se rend compte qu’on est trop occupé pour cela, alors justement prendre plus de temps pour se recentrer.

Le piège de l’accélération

On dit parfois “reculer pour mieux sauter”. Et ce n’est pas sans fondement. Des chercheurs suisses ont en effet identifié ce qu’ils appellent le « piège de l’accélération » : sous la pression ou poussés par une passion sincère, nous appuyons de plus en plus sur l’accélérateur. Nous allons toujours plus vite, au risque de nous dépasser nous-mêmes… jusqu’à l’épuisement.

Ralentir de manière préventive

Le remède ? Ralentir. Et le mieux, c’est de le faire de manière préventive.

Ralentir à titre préventif peut se faire de plusieurs façons :

• Prenez chaque jour, pendant votre journée de travail, quelques minutes pour vous recentrer. Posez-vous des questions essentielles : Comment vous sentez-vous ? De quoi avez-vous besoin pour être plus efficace, plus productif, ou simplement plus heureux ? Et que pouvez-vous mettre en place concrètement en ce sens ?
• Prévoyez chaque semaine des moments de « me-time ». Mieux vaut les planifier, car si vous vous dites que vous en prendrez quand vous en aurez le temps, vous vous bercez d’illusions. Il y aura toujours quelque chose de plus urgent – surtout si vous avez tendance à prendre soin des autres avant vous-même. Profitez de ces moments pour faire ce que vous aimez : un loisir, du sport, une activité avec vos amis, votre famille ou en solo, selon ce qui vous ressource.
• Prenez régulièrement des vacances et offrez-vous une vraie déconnexion. Cela peut passer par une digital detox (réduire le temps passé devant les écrans fait des merveilles), mais aussi par un vrai détachement mental de vos préoccupations et projets professionnels.

En finir avec la culture du toujours plus

Ralentir souffre encore trop souvent d’une image négative, et c’est regrettable. Car c’est en s’accordant du repos régulièrement que l’on retrouve de l’énergie et que la créativité peut s’exprimer. Les Français ont bien raison : on va plus loin quand on ose ralentir. La culture “macho” qui glorifie les heures supplémentaires comme un symbole de statut est heureusement en déclin, notamment grâce à Tony Crabbe qui a osé écrire : “Seuls les nuls sont débordés“.

Et pourtant, beaucoup de personnes restent persuadées qu’il faut travailler dur (jusqu’à la retraite) pour réussir dans la vie. Remettre en question ce modèle reste, dans bien des milieux, un sujet tabou.

Choisir en conscience

Sans vouloir faire l’apologie de la paresse – qui, avec modération, est d’ailleurs bénéfique à bien des égards – ni du profit personnel, nous rejoignons les conclusions de nombreux experts : il est temps d’oser tourner le dos aux modèles usants comme « je vis pour travailler » et de faire le choix d’un emploi qui nous permet d’apprendre, qui nous stimule et dans lequel nous avons le sentiment d’apporter une réelle valeur.

En choisissant consciemment cette voie et en ralentissant régulièrement, en prenant des pauses – car oui, la pause fait du bien, comme le clame depuis longtemps une célèbre marque de soupe – nous prenons soin de notre bien-être. Et ce bien-être, espérons-le, continuera de nous accompagner bien au-delà de l’âge de la retraite. Alors prenons-en soin dès aujourd’hui, en ralentissant un peu.

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