Dans les médias, on entend souvent dire que la santé mentale de nos jeunes est en difficulté, avec des risques importants à la clé. Depuis la pandémie, ce sujet reçoit de plus en plus d’attention. Le World Happiness Report, une étude mondiale publiée en mars 2024, s’est particulièrement penché sur le bien-être mental et le bien-être général de la jeune génération.
Le sourire de la courbe du bonheur
Dans des recherches précédentes, on supposait que les jeunes étaient la génération la plus heureuse, et que le sentiment de bonheur diminuait avec les années, en particulier pendant la période où les gens devaient jongler entre travail, vie privée, soins aux enfants et parents dépendants. Le score de bonheur augmentait à nouveau lorsque les enfants quittaient le foyer, que les individus arrêtaient de travailler, etc. Ce phénomène est connu sous le nom de “courbe du bonheur”.
Mais est-ce vraiment le cas ? Selon le World Happiness Report, ce n’est pas la réalité. En effet, la jeune génération ne semble pas être aussi heureuse qu’on pourrait le penser.
Les jeunes occidentaux sont moins heureux
Le secret de la connexion
Mais il y a aussi de l’espoir. Dans les pays d’Asie de l’Est et en Afrique subsaharienne, on observe que les jeunes deviennent plus heureux. Les raisons exactes de ce phénomène restent à approfondir, mais les experts ont déjà identifié une cause probable : le sentiment de connexion et de lien social semble jouer un rôle clé.
Les réseaux sociaux, qui sont censés rapprocher les gens, provoquent souvent au contraire davantage d’isolement et de mal-être. De plus en plus d’experts s’accordent à dire qu’il est essentiel de travailler activement à reconnecter les jeunes générations entre elles, avec leurs collègues et leur environnement, afin de prévenir des problèmes plus graves.
Tinder à la cafétéria
Dr. Laurie Santos, professeure à Yale, a découvert il y a quelques années un phénomène surprenant : l’”Application de l’année” la plus populaire sur le campus était une variante de Tinder, spécifiquement conçue pour être utilisée dans la cafétéria. Cette observation l’a poussée à réfléchir à l’influence de la technologie sur les interactions humaines.
Les étudiants expliquaient qu’il devenait de plus en plus difficile de s’asseoir spontanément à côté de quelqu’un et de démarrer une conversation dans la cafétéria. Pourquoi ? Parce que tout le monde, pendant le déjeuner, était caché derrière un écran.
L’application apportait une solution en permettant aux étudiants de décider à l’avance avec qui s’asseoir, leur donnant ainsi une certaine assurance et réduisant les obstacles à l’interaction sociale. Ce phénomène met en lumière des changements subtils mais significatifs dans la dynamique sociale des jeunes.
Bien-être numérique au travail
Dans les organisations aussi, on observe une attention croissante portée au bien-être numérique et à la déconnexion, un impératif dans cette ère de surcharge d’informations et de stress digital. Lors de l’organisation de réunions physiques, de nombreuses entreprises constatent que les enthousiastes – souvent les jeunes – sont les premiers à arriver, car ils ressentent un besoin personnel de contacts en présentiel.
Il est donc essentiel de rendre ces réunions physiques aussi engageantes que possible. Avec les bonnes règles, on peut éviter que de petits ou grands écrans détournent notre attention et affaiblissent nos connexions humaines.